SHANNON • uc.

fiche d'identité.

Nom :

Ce nom de famille doit obligatoirement éveiller en vous une légère réminiscence, non ? Vous avez oublié votre cours d'histoire sur les présidents américains ? J'espère pour vous que vous n'auriez pas osé. Notre jeune héroq porte donc le même nom que John Fitzgerald Kennedy, ancien homme politique des Etats-Unis, d'origine irlandaise.

Prénom(s) :

Son premier prénom n'est autre que celui de son grand-père maternel qu'il n'a jamais connu. Les parents ont une conception de l'hommage réellement étrange, ils nomment leurs enfants, comme leurs parents. Je ne tente même pas de démontrer ce fait. Pourtant, Shan respecte tout à fait cela, car sa mère était très attachée à cette seconde appellation. Pour Uriel, ce prénom hébreu, plutôt original, sort tout droit de la religion. Ivo Kennedy était, en effet, un grand chrétien. La première fois qu'on fit part à l'enfant, alors âgé d'une quinzaine d'années, du nom de cet ange, dont le culte était interdit par peur que celui-ci ne soit en fait un démon, il se promit d'appeler son fils ainsi.

Surnom(s) :

Le cercle d'amis proches de Shannon lui permet d'avoir une grande quantité de surnoms affectifs qu'il ne citerait pas ici. Pourtant, connu en tant qu'acteur montant dans tous les magazines aux sujets cinématographiques, les gens de l'extérieurs le nomment par son prénom, son nom de famille ou son diminutif Shan.

Date et lieu de naissance :

Né le seize août 1983, à New York.

Groupe :

Acteurs.

la malédiction.

Que pense votre personnage de toute cette histoire ? :

Balivernes... Histoires ridicules !

Comme vous pouvez le constater, Shannon ne croit réellement pas aux histoires insensées de surnaturel. C'est comme les contes de fées, pour lui, tout cela sort de l'irréel et de l'envie des hommes de constamment se rassurer que la vie peut être parfaite pour quelqu'un, ce qui ne sera jamais leur cas. Comme dirait Nicholas Evans, mon auteur préféré, dans la première phrase de son livre à succès, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, « La mort est au début comme elle est à la fin. » Ainsi, dès qu'il entend parler de ce sujet qui le dépasse complètement, il s'extirpe de la conversation, sans un mot et attend que la discussion soit, de son point de vue, plus intéressante. C'est comme la religion, à ses yeux. Bien sûr qu'il aimerait qu'il y ait un paradis, où d'ailleurs sa belle-mère et son demi-frère ne mettraient jamais les pieds, mais tout cela révèlerait du miracle. Il respecte ces idées, mais c'est sûrement qu'il lui semble que c'est encore une invention des plus désespérés. En effet, il proclame que l'homme a toujours besoin de trouver un coupable à ce qui lui arrive. Pourtant, la réponse est simple, c'est tout bonnement la vie. Ses convictions seront-elles bouleversées suite à la production de ce film ?

Votre personnage craint-il que la malédiction s'abatte sur lui ? :

Que pense-t-il de Donna et Jay ? :

matière grise.

interrogatoire.

Avatar :

Jamie Dornan.

Pseudo / Surnom(s) :

MB, Misery Business.

Que pensez-vous du forum ? :

Magnifique !

Où avez-vous trouvé l'adresse ? :

Deepest Cake, puis Bazzart.

Quelle administratrice préférez-vous ? :

Je ne connais que Shauni et Lika. Dans tous les cas, je les remercie pour ce sublime forum.

souvenirs.

New York, Etats-Unis d'Amérique le vingt-deux juillet 1990

L'enfant marchait, seul, derrière le cortège, encore sous le choc. Le petit évoluait tel un pantin, le visage neutre et inexpressif. Sa démarche ralentissait à chaque foulée, ses pieds ne quittaient pas le sol et ses chaussures de cuir, sûrement trop étroites pour lui, le blessaient. Il s'interrompit et fixa l'assemblée qui progressait, aux devants. La chaleur lourde l'accablait, son costume lui tenait chaud et l'entravait dans ses mouvements. Un mal de tête le torturait. Tout lui indiquait de s'arrêter, d'arrêter de lutter, de rendre les armes. Et ce fut, debout, observant la foule qui s'éloignait, qu'il pleura toutes les larmes de son corps, dressé face au soleil, révolté contre la vie et décimé par la mort de son père.

Shannon ? ... Shan ! Je t'ai cherché partout, secoue toi !

Le jeune Peter Kennedy, le demi-frère de l'enfant, lut la tristesse dans les yeux du petit garçon, la chair de cet homme qu'il avait détesté et haït tant d'années.

Viens ici.

Il attrapa l'enfant par le bras et le secoua légèrement. Il tremblait et pleurait, suivant le cercueil qui montait vers le cimetière, escorté d'une famille brisée, des personnes fausses qui se disaient désolées du décès de Monsieur Ivo Kennedy. Shannon les maudissait, du haut de ses sept années de vie, passées aux côtés de ce père qui avait tout été pour elle, son ami, sa vie, son essentiel.

New York, Etats-Unis d'Amérique le vingt-sept mai 1993

Peter ? ... Peter !

Boooooooo !

Un cri strident retentit dans la riche villa des Kennedy, enracinée dans les rues grises de New York. Des bruits de pas légers se firent pourtant entendre dans le couloir principal. Une porte claqua. Le jeune Peter, âgé d'une quinzaine d'années, suivit son demi-frère, apeuré. Il souriait, un dessin parfait courbait ses dents grises, extrêmement acérées. D'une course silencieuse, il atteint la chambre de Shannon et frappa de son poing blanc sur le bois vernis. Après quelques instants, il retira le dentier effrayant qui représentait des dents de vampire ensanglantées, la cause de la frayeur du jeune enfant. L'aîné des Kennedy assaillit à nouveau la porte de violents coups

Tu ouvres, oui ou non ?

Il tambourinait aussi sur la poignée.

Tu l'auras voulu !

Peter poussa violemment la porte, éjectant son cadet un peu plus loin. Celui-ci se redressa calmement, une main protégeant son crâne, pressant ses cheveux chocolatés. Tremblant, il leva les yeux vers son frère, qui souriait cruellement. Shan laissa échapper un sanglot avant de renifler brièvement.

Tu n'es qu'une pauvre trouillarde, tu m'fais honte !

D'un rapide geste de la main, Peter frappa violemment son petit frère sur sa joue blanche, qui ne tarda pourtant pas à virer au rouge. Cette atteinte furtive doucha le Kennedy qui demeurait immobile, les yeux vides. Il venait de subir la violence de son demi-frère, de celui qui partageait sa maison, sa chambre, sa vie. Bien qu'il n'ait pas de rapports très poussés avec lui, le jeune enfant ne comprenait pas ce geste cruel. Les larmes dévalèrent le visage meurtri du petit bout d'homme, adossé contre le mur peint d'une couche anis. Des bruits de talons et une voix aigüe troublèrent les pensées de Shannon, qui pourtant n'arriva pas à déchiffrer les mots de la simple phrase qui retentit. Peter s'empressa de pousser le petit brun, comme brisé et dépourvu de muscles valides, sur son lit défait avant de s'éclipser silencieusement. Le dernier regard qu'il jeta à l'enfant désarçonna un peu plus encore celui-ci, hébété.

New York, Etats Unis d'Amérique le treize décembre 1995

Feignant d'être froid et dur, de ses yeux basculant du vert au bleu, Shannon fixait son demi-frère. Il essayait en effet de lui faire comprendre où il voulait en venir. Peter réagit rapidement et, un sourire narquois dessiné sur ses lèvres harmonieuses, il décréta ses quelques mots, blessants et pourtant nécessaires pour lui, pour lui-même, cruel.

Maman, Shan a eu une mauvaise note aujourd'hui, il comptait te le cacher.

La belle-mère tourna brusquement son visage angélique en direction de celui qui n'était rien de plus que le fils de l'homme qu'elle avait aimé, sa fidèle reproduction. Elle fronça les sourcils et ce fut sa simple réaction. Le petite brun, après avoir poussé un énorme soupir en remerciant ironiquement son frère, attendait la sentence de Joy, amère.

C'est vrai cela, Shannon ?

Oui

répondit l'enfant dans un murmure, subitement obnubilé par son assiette de haricots vers, préparés par la bonne chinoise au-pair, employée de la noble famille.

Il ne faut pas que tu me caches des choses, chéri.

Ce surnom affectif sonnait pourtant faux entre les dents de la froide veuve Kennedy. Après un léger silence, Shan se risqua à relever les yeux, sa belle-mère recommença de plus belle, d'une voix plus douce qu'auparavant.

Tu aurais dû me le dire. ... Enfin, ne t'inquiète pas, j'ai toujours su que tu n'égalerais jamais ton frère.

De sa démarche impériale, Joy Richardson vint embrasser l'enfant sur le front, ses lèvres froides grincèrent sur le visage de Shannon, décontenancé. Son regard se perdait à contempler la tapisserie brune, douché. Les paroles de cette femme l'avaient paralysé. Quelle mère aurait osé dire cela à son enfant, son fils ? La nuance était sûrement là, il ne l'était pas. Il n'était pour elle qu'un fléau, une réminiscence qui la hantait incessamment pour lui rappeler que son parfait mari l'avait quittée, l'avait laissée seule pour s'occuper de son enfant et de Shan, qu'elle n'avait jamais apprécié, mais qu'elle se devait d'élever. Un sourire illuminait pourtant les lèvres de l'avocate.

Finis de manger, ton plat va être froid.